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Analyse spatiale de la croissance urbaine d'une ville dans le Centre-Var :

  • Photo du rédacteur: Thomas Boyer
    Thomas Boyer
  • 23 mai 2020
  • 9 min de lecture

Dernière mise à jour : 1 juin 2020


Introduction :


Ce rapport a pour but comme l’indique le titre, de décrire la croissance urbaine d’une ville en Centre-Var. L’évolution de la croissance urbaine d’une ville est une première étape qui rassemble une quantité d’informations précieuses pour non seulement déterminer clairement la manière dont elle s’est établie jusque maintenant, mais surtout pour ensuite corréler ces informations avec d’actuelles variables qui peuvent potentiellement pérenniser, mais aussi de possibles variables futures. Ce qui mènerait finalement à une modélisation représentant le devenir de la ville dans un possible avenir, mais tout de même incertain, ce type de modèle sera donc très utile dans le décisionnel et tout ce qui se rattache au bâti urbain dans son devenir.

Il s’agira donc ici de premièrement réaliser une analyse via SIG à partir d’un fichier de points fourni au préalable, représentant les centroïdes des maisons existantes de la ville ; puis ensuite dans un second temps, d’analyser les données qui ont donc été recueillies à la suite de la précédente analyse SIG ; et enfin viendra une discussion dans laquelle critique aura lieu à propos tout de d’abord, de la méthode employée et ensuite de la représentativité des résultats.


I) Méthode d’analyse des données


Pour commencer, il est important de se rappeler qu’il existe deux grands types de croissance, la croissance programmée et la croissance spontanée qui aboutissent à des localisations différentes qui seront de nature soit intégrée au tissu urbain déjà existant, soit en marge, soit dispersée, mais encore agglomérée. Il est donc judicieux de faire un schéma attestant de cela comme par exemple, la figure 1 ci-dessous qui permet une bonne mise en contexte de l’étude.



Figure 1 : La localisation des habitations entre 2002 et 2017 (Source : réalisation propre, 2019).


Une fois la mise en contexte faite, il faut maintenant aller traiter les données, le traitement se fera entièrement sous le SIG QGis. Pour commencer, il faut ouvrir le fichier « L3 DATA Points » (source : Ornon, 2019) qui contient l’ensemble des points représentant les maisons aux alentours de 2002 jusque 2017. Voici donc pour commencer via la figure 2, une première visualisation des données après un tri de points par période.


Figure 2 : Répartition des habitations (Source : réalisation propre ; données : Ornon, 2019).


Visuellement parlant, cette carte n’apporte que de légères informations à propos de l’évolution de la répartition des habitations de la ville. Il est possible ici de voir qu’effectivement le centre urbain et le reste du bâti dense correspondent aux habitations construites avant 2002 (points bleus), et que par la suite viennent s’agréger dans le centre urbain déjà établi certaines habitations entre 2002 et 2017 (points jaunes), ce qui répond à une logique courante de l’étalement urbain qui stipule que généralement l’extension du bâti se fait là où les conditions y sont déjà favorables, c’est-à-dire à proximité voire en contiguïté du bâti lui-même. Le même phénomène se produit avec les habitations ayant émergé après 2017 qui sont pour certaines contiguës à la centralité et pour d’autres plus éloignées, formant de petits agrégats urbains avec les habitations ayant émergé entre 2002 et 2017 ou encore des habitations individuelles dispersées autour de la centralité.

Il faut donc continuer l’analyse des données en utilisant diverses méthodes qui aboutiront à des résultats plus détaillés de la croissance urbaine cette ville du Centre-Var. Avec donc le dossier « L3 DATA points », il faut maintenant créer des buffers (ou zones tampon) en utilisant le calcul de distance au plus proche voisin. Voici donc les modalités à retenir pour le traitement des données sous QGis via le tableau 1 ci-dessous.

Une fois les données importantes communiquées, il faut donc montrer la méthode dans son ensemble. La totalité de la méthode de traitement des données sera donc résumée via la figure 3 ci-dessous qui est un schéma récapitulatif issu de toutes les étapes à réaliser pour parvenir à une analyse correcte de la croissance urbaine de la ville.


Figure 3 : Schéma récapitulatif de la méthode employée sur QGis pour le traitement des données (Source : réalisation propre ; données : Ornon, 2019).


Maintenant, l’entièreté du cheminement accomplie, cela doit fournir via la figure 4, une carte bien plus explicite que celle de la figure 2, cette carte doit comprendre six catégories qui représentent la forme que prend la croissance urbaine dans l’espace relatif à la ville. Pour faire un dernier lien avec la méthode et bien comprendre, il faut remarquer que les catégories sont entourées en jaune sur la figure 3 et chacune fait partie de la finalité du cheminement. Ainsi donc la figure 4 sera visible dans la partie suivante car qui sera dédiée à l’analyse des différentes informations qui ont pu être retirées à l’aide de la méthode précédemment employée.


II) Analyse des données



Figure 4 : Répartition des habitations et rapport de ces dernières au tissu urbain (Source : réalisation propre ; données : Ornon, 2019).


Ainsi donc, cette carte permet de voir clairement les zones qui servent à définir les catégories d’habitation selon où elles se trouvent et donc leurs répartitions. Cela qui amène à une meilleure analyse du territoire et permet donc de voir si les bâtiments qui ont émergé entre 2002 et 2017 sont, agglomérés, ou dispersés ; s’ils sont contigus ou loin du tissu existant. En première observation il faut remarquer qu’il y a une multitude de petits bâtis dense qui se forment autour du bâti dense central qui est le centre urbain. Cela amène donc à l’hypothèse que la ville développe peu à peu de nouvelles centralités au sein de son territoire qui vont peu à peu se mettre en réseau et former un ensemble plus vaste.

Mais afin de mieux comprendre les données il est nécessaire de décomposer la carte de la figure 4 en comparant les catégories entres elles. Pour commencer il faut commencer par comparer le bâti dense, et le bâti comportant des dents creuses via la figure 5 ci-dessous.



Figure 5 : Une centralité avec un bâti majoritairement antérieur à 2002 (Source : réalisation propre ; données : Ornon, 2019).

Ici il a été choisi de faire figurer les bâtiments déjà présents en 2002 car ces derniers ont un rapport étroit avec les zones « Dent creuse » qui sont des zones moins condensées possédant plus d’espaces libres. Il est donc évident ici de voir que la majorité des zones « Dent creuse » portaient déjà des constructions avant 2002, ce qui amène à dire en regardant le centre de la ville étudiée (partie du Bâti dense + partie des zones Dent creuse) que cette dernière possède des bâtiments ayant émergé avant 2002. Force est de constater que là où il y a bâti dense, il y a du bâti comportant des dents creuses, cela témoigne de la croissance de la ville. Il faut maintenant comparer le bâti dense et les lotissements en périphérie via la figure 6 ci-dessous.


Figure 6 : Des lotissements en périphérie majoritairement apparus avant 2002 (Source : réalisation propre ; données : Ornon, 2019).


Ici il est évident de voir que les lotissements en périphérie de la ville ont été bâtis sur des espaces comportant des dents creuses qui il faut le rappeler comportent des bâtiments inférieurs à 2002 (figure5), il faut donc en déduire que les lotissements en périphéries ont été majoritairement aménagés avant 2002. Force est de constater que les lotissements en périphérie se forment à proximité d’un bâti dense d’une certaine taille et donc déjà bien établis. Il faut donc aussi voir le rapport entre la bâti dense et les maisons en périphérie via la figure 7 ci-dessous.


Figure 7 : Rapport entre maisons en périphérie et bâti dense (Source : réalisation propre ; données : Ornon).


Ici superposer les maisons déjà présentes en 2002 prend tout son sens dans la mesure où il est possible de remarquer que les maisons en périphéries ne se superposent pas avec les « points 2002 », ce qui revient à dire que les maisons en périphérie ont émergés entre 2002 et 2017 ou après 2017 comme le montre les figures 8 et 9 ci-dessous.


Figure 8 : Rapport entre maisons en périphérie et bâti dense (Source : réalisation propre ; données : Ornon, 2019).


Figure 9 : Zoom sur la figure 8 (source : réalisation propre)


Les figures 8 et 9 montrent bien que l’apparition de maisons individuelles en périphérie est un phénomène récent qui proliféré le plus après 2017, il suffit simplement de regarder les « points après 2017 » et leur superposition remarquable avec les zones de « maisons en périphérie ». Il faut maintenant porter l’attention sur les lotissements en marge et les maisons en marge via la figure 10 ci-dessous.


Figure 10 : Rapport entre lotissements en marge, maisons en marge, et bâti dense (Source : réalisation propre ; données : Ornon, 2019).


Ici la carte montre bien que la majorité des maisons et lotissements en marge ont été construits après 2017 mais il y a quand même une partie qui s’est formée entre 2002 et 2017. Ces lotissements en marge malgré tout restent à une distance où ils subissent quand même une influence de la centralité, il faut donc dire de manière hypothétique que c’est un choix volontaire de la part des habitants et promoteurs d’être à distance, mais de tout de même disposer du centre urbain. Voici un exemple avec la figure 11 ci-dessous.


Figure 11 : Zoom sur la figure 10 (Source : réalisation propre).


Il faut aussi noter qu’il y a un grand nombre de bâtiments qui ont émergé au sein du bâti dense après 2002, et même après 2002 dans un nombre plus restreint. Il est intéressant de voir que ce lotissement en marge n’est pas si éloigné et qu’il est lié à la ville par un petit cordon d’habitations, ce qui confirme bien l’hypothèse émise avant qu’en marge ne signifie pas entièrement coupé de la centralité.

La décomposition de la carte de la figure 4 et l’analyse au cas-par-cas a porté ses fruits et divulgué de nouvelles informations. En ce qui concerne le bâti ayant émergé avant 2002, le constat est que c’est un bâti aggloméré se densifiant de plus en plus avec la construction sur les zones à dents creuses et l’apparition de lotissements et de maisons dans la « première couronne ». En ce qui concerne le bâti ayant émergé entre 2002 et 2017, force est de constater une certaine concentration autour du bâti dense malgré qu’une partie soit dispersé bien plus loin et considérée comme en marge. Et en ce qui concerne le bâti ayant émergé après 2017, il est indéniable que la grande majorité se trouvent en marge du bâti urbain dense, même si certains bâtiments voient tout de même le jours en périphérie et même au sein du bâti dense. Cette ville possède donc un ensemble de bâtis assez bien connectés et le reste se traduit par des lotissements en marge et maisons marge qui ne marquent pas une coupure nette de la relation avec la centralité mais une certaine prise de distance avec le bâti bien aggloméré, ce qui est géographiquement correct mais en réalité reste à nuancer car il faut prendre en compte d’autres paramètres comme les moyens de transport par exemple.

Pour donner une explication cohérente, il faut dire que croissance de cette ville de Centre-Var répond assez bien au modèle actuel des villes proches du littoral du Sud de la région PACA, et laisse supposer une centralité saturée toujours plus attractive et habitée menant à une migration résidentielle en périphérie ou en marge en raison du calme et du paysage malgré la distance, ce qui va entrainer des migrations pendulaires. Les migrations résidentielles confortent l’étalement urbain et amènent de la croissance urbaine spontanée instaurée par les particuliers ou les promoteurs qui voulant répondre à la demande immobilière croissante, construisent des maisons, mais encore des lotissements en périphérie. Plus alarmant encore, les constructions se font en marge, ce qui a un mauvais un impact au niveau des espaces naturels du territoire, de l’artificialisation des territoires car en effet, si un espace est habité il doit bénéficier de services et les services nécessitent parfois de l’aménagement. Il ne faut pas omettre que les constructions peuvent aussi être des résidences secondaires, ce qui est un phénomène assez répandu sur la Côte d’Azur. La croissance planifiée est aussi à prendre en compte avec d’hypothétiques nouvelles zones habitables dans la périphérie du centre urbain servant par exemple pour les logements sociaux. Ces hypothèses amènent même à penser que cet étalement urbain déjà bien entamé, peut conforter la mise en réseau de cette ville possiblement inter-métropolitaine, et donc plus tard l’intégrer pleinement dans le processus de métropolisation très actif en Sud PACA, si ce n’est pas déjà le cas.


III) Critique de la méthode

La méthode utilisée est très efficace quand il s’agit de déterminer à quelle catégorie d’occupation du sol « urbaine » appartiennent les points, mais surtout de déterminer les tendances à propos de la localisation des constructions selon la période. Le défaut est que selon le rayon de la zone tampon que l’on choisit, les résultats peuvent varier et donc cette méthode n’est pas la plus précise en ce qui concerne la délimitation des zones et mérite donc d’être complétée avec une planche graphique du PLU de la ville ou une carte d’occupation du sol précise. De plus cette méthode donne une visualisation d’ensemble qui pour avoir une temporalité nécessite de combiner les résultats avec le fichier points de départ, la compréhension de l’évolution de la croissance urbaine de la ville est donc plus complète au détriment de la lisibilité des cartes fournies. Un dernier défaut de la carte est qu’elle mérite une décomposition pour vraiment être comprise en profondeur car la superposition des couches selon son agencement fait apparaitre ou supprime des informations possiblement précieuses à l’analyse du territoire. Pour finir, cette méthode est efficace mais doit être complétée et mérite quelques étapes supplémentaires pour amener vers un résultat concret montrant bien les bâtiments interconnectés en utilisant par exemple l’algorithme de squelettisation.

 
 
 

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