Gestion de l’Aléa Black-out sur la ZAE de Carros Le Broc :
- Thomas Boyer
- 1 nov. 2021
- 16 min de lecture

La zone industrielle de Carros-Le Broc surnommée “le poumon industriel” de la métropole Nice Côte d’Azur se présente comme la plus importante du département des Alpes-Maritimes. Elle fut créée dans les années 60 à Carros-Le Broc ,ne pouvant plus se développer sur la ville de Nice par manque d’espace. Bordant le Var, elle s’étend aujourd'hui sur une superficie de 188 ha (ville-carros.fr) sur les communes de Carros et Le Broc, comme le présente la carte suivante :

À elle seule, la ZAE (Zone d’Activité Économique) de Carros-Le Broc compte environ 600 entreprises et plus de 10 000 salariés. Son chiffre d'affaires est important et s'élève à plus d’un milliard d’euros. Les principaux secteurs d’activités qui y sont développés sont le commerce, le transport, la construction ainsi que l’industrie. Les cartes suivantes présentent les différents types d’activités industrielles présentes et leurs implantations sur le territoire :


La carte nous permet de réaliser que les différentes activités industrielles se concentrent le long du Var à une certaine distance du bâti résidentiels. Ils existent au sein de la ZAE une grande mixité des entreprises. Elle accueille des leaders industriels tels que Virbac, Lacroix, Malongo, Schneider Eletric ou bien encore Exhibit… La proximité des ces entreprises au fleuve du Var présente un risque d’inondation quotidien, effectivement la ZAE est entièrement construite sur une zone inondable. Afin de sécuriser cet espace à haut risque, une digue d’un kilomètre de long est en construction sur la rive droite du fleuve pour répondre à la menace à la fois sanitaire et économique, Charles-Ange Ginésy, le président du département des Alpes maritimes, finançant une partie du travaux, explique : "La nature a toujours ses imprévisions mais nous montons le degré de sécurisation à un très haut niveau, pour résister à des crues "trentennales" pour mettre à l'abri ces entreprises installées dans cette zone industrielle." (France bleu).
De plus ces entreprises à hauts risques, comprennent un nombre important d'employés. La carte suivante présente la concentration des employés du secteur industriel de la ZAE de Carros-Le Broc. On constate une concentration importante d'employés sur l’ensemble de la zone industrielle ce qui renforce le risque sanitaire de la zone. Comme nous l’explique Charles-Ange Ginésy, la stratégie face au risque d'inondation se fait par la résistance face, cependant malgré l’amplification des mesures sécuritaires la nature peut reprendre à tout moment s’est droit; comme en 1994 ou le fleuve Var est sorti de son lit emportant tout sur son passage .
Derrière un risque important, se cache un espace qui à de la valeur. La stratégie de résistance mise en place s’affronte à la notion de la résilience territoriale. La stratégie de résistance est avant tout une vision "entrepreneuriale" du risque, ou celui-ci est perçu par les pertes qu’ils engendrent. La résilience elle s'intéressent également au potentiel d’innovation que peut faire survenir le risque. En effet, si une catastrophe survient, il ne s’agit pas que de regarder le fait qui vient de se produire mais d’en analyser les causes pour avancer et de se préparer en amont aux différents risques inconnus. Soit d'après Géoconfluence : “La capacité d’un système à assimiler dans son fonctionnement, voire à tirer profit, d’une perturbation extérieure”(risque, crise). Cette notion de résilience peut être mise en place sur un territoire de façon opérationnelle, elle nécessite un travail au quotidien. C'est dans ce cadre que nous nous intéresserons à la résilience de la ZAE de Carros face au risque du Black-Out, soit un effondrement de la totalité du réseau électrique. Dans notre étude, le Black-Out impactant la zone industrielle de Carros-Le Broc est causé par un incendie dans un transformateur électrique.
Les cartes ci-dessous présentent la concentration d'employés du secteur industriel ainsi que les risques d’incendie sur les postes électriques de la ZAE Carros-Le Broc.


On voit sur la figure ci-dessus que quasiment l’ensemble de la ZAE est couvert par ce type de risque aux vues du nombre de transformateurs dans la zone.
On se posera alors les questions suivantes : Quels seront les impacts du Black Out sur le territoire de la ZAE de Carros-Le Broc ? Quels seront les services les plus impactés et les effets cascades en découlant ? Quelle stratégie mettre en place pour assimiler la perturbation ?
Pour répondre à ces questions nous identifierons l’importance et la vulnérabilité des services, leurs interdépendances les un aux autres ainsi que les conséquences notables. Dans un second temps une partie sera dédiée aux potentielles projets améliorations pour réduire les effets cascades dans le cadre d’une stratégie générale de résilience dans la zone industrielle.
I) Identification de l’importance et la vulnérabilité des services ainsi que les interdépendances au sein du système.
A partir d’une grille d’analyse réalisée au préalables, nous avons pu détecter les 5 services ayant été le plus affectés en cas de black-out de la Zone d’Activité Économique de Carros-Le-Broc :
● L'électricité
● L’éclairage
● Le réseau ferré
● Les télécommunications
● Le réseau de froid

Interdépendances entre les services de haute importance les plus vulnérables à l'aléa blackout
Le schéma ci-dessus représente les interdépendances entre les services les plus touchés par le blackout. Il en découle plusieurs points importants : L’électricité est pour le blackout le service le plus touché . Le service d'électricité interrompu va endommager les quatre autres services qui sont le réseau de froid, les télécommunication, le réseau ferré et l’éclairage.
D’après la matrice établie, il en découle des dépendances entre l'éclairage qui va affecter le réseau et les télécommunications qui vont également impacter le réseau ferré. Le réseau de froid ne va pas impacter d’autres services. Il en convient alors d'étudier par la suite les conséquences sous-jacentes de l’aléa ainsi que de tous les effets dominos que le blackout pourrait engendrer en analysant les services et leurs vulnérabilités.
2. Étude de cas de coupure de services suite à l'aléa black-out sur la ZAE de Carros
L’aléa est donc un incendie dans un transformateur électrique qui va entraîner un effet immédiat sur la ZAE de Carros: Ce dernier va entraîner des effets à :
● TRÈS COURT TERME = moins de 24h
● COURT TERME = Entre 24h et 4 jours
● MOYEN COURT TERME = Entre 4 jours et 8 jours Les effets à moyen-long terme ne seront pas étudiés dans ce cas étant donné la consigne de l’exercice.
Dans un premier temps il a été jugé nécessaire d'établir une liste des différentes conséquences pour chaque service impacté pour 3 échelles de temps ainsi que la nature de l’effet.
Par la suite , lors de l’étude il a semblé être impératif de donner des axes d'améliorations pour chacun des services impactés également sur les mêmes échelles de temps de manières unilatérales pour ainsi rendre le territoire plus résilient et être capable de surmonter un tel aléa. Enfin une stratégie de résilience territoriale pourra être menée pour rendre le territoire afin d'optimiser sa résistance à d'éventuels aléas futurs du même type.
⇨Service d’éclairage
-Effet cascade de l'interruption du service
Le service d’éclairage qui s’interrompt entraînerait dans la foulée une coupure de la lumière artificielle dans toute la zone ce qui dans un court terme direct entraînerait un arrêt complet du travail de nuit pour les ouvriers et les différentes entreprises ainsi qu’une baisse de l’efficience du travail de jour dans les zones non éclairées par la lumière du jour. Si l’aléa se produit dans la période hivernale cela affecterait encore de manière plus importante les activités économiques de la zone . On aurait également une coupure de toute la signalétique routière dans la ZAE ce qui dégraderait la bonne gestion des flux routiers et pourrait créer des embouteillages voir des accidents de la route . Également pour la voie ferrée et les trains qui n’auraient pas accès à toute la signalétique lumineuse seront impactés et on aura des problèmes de trains pour le transport de personnes et marchandises . Dans un espace de temps plus long des effets cascades plus importants surviendraient notamment une baisse générale de la production , ce qui engendrera une perte de chiffres d’affaires pour les entreprises donc un manque à gagner . On peut également s’attendre à différents types de problèmes comme une augmentation de la sensation d’insécurité dans la zone avec le manque de lumière dans les rues , une augmentation des incidents routiers et à plus long terme une baisse des transports , des flux de marchandises et de personnes sans signalétique . Après huit jours , on peut s’attendre également à une protestation générale de la population et des mouvements sociaux par exemple.
-Propositions d’améliorations
Pour éviter ce genre de problèmes plusieurs solutions sont possibles , sur le court terme on peut utiliser des groupes électrogène afin de continuer à avoir de l’éclairage pendant un laps de temps plutôt court si les réserves en hydrocarbures sont limitées . On peut également régler ou diminuer les problèmes de signalétique routière en mettant en place des panneaux de signalisation à la place des feux en cas de panne , des bandes blanches phosphorescentes . En ce qui concerne les améliorations pour le long terme, il est intéressant de se pencher vers un type d'électricité renouvelable et auto-suffisant tel que des panneaux photovoltaïques qui pourraient produire de l'électricité et ainsi garder un éclairage permanent même en cas de blackout . Des solutions pragmatiques assez rapides peuvent également être prises en compte tel que l’augmentation des forces de l’ordre dans la zone lors du manque d’éclairage , mettre à disposition du matériel d’éclairage fonctionnant à l’aide de batterie rechargeable etc …
⇨ Service de réseau de froid
-Effet cascade de l'interruption du service
Une panne du réseau électrique engendra une panne au niveau du réseau de froid. Celle-ci impactera les plateformes de logistique tel que le Relai d’or qui est un grossiste alimentaire pour professionnels, ou encore Toupargel. Cela aura donc des répercussions au-delà de la ZAE sur l’ensemble du réseau de distribution. Elle impactera également les restaurants sur place qui servent une partie des ouvriers le midi. Son arrêt n'impacte cependant pas les autres services étudiés. L'arrêt du service de réseau de froid sur une trop grande période détruira les stock de denrées périssables après rupture de la chaîne du froid. Ce qui engendrera une perte économique importante si rien n’est fait.
-Proposition d’amélioration
La principale solution à une panne électrique dans les entreprises qui gèrent un réseau de froid est la mise en place de groupes électrogènes pour compenser la panne pendant quelques heures. La solution n’est que temporaire et est dépendante de livraison rapide d’hydrocarbures (qui peuvent être eux-mêmes impactés lors d’un black-out). Une optimisation des chambres de froid avec des systèmes performants énergétiquement est essentielle pour réduire la consommation de ces systèmes énergivores. Des plans de ravitaillement en hydrocarbures doivent être mis en place et doivent prendre en compte le temps d’autonomie maximal possible avec les infrastructures en place. A plus long terme, la mutualisation des réseaux de froid sur l'ensemble de la ZAE permettra de réduire les coûts globaux et de solidifier la résilience de ces entreprises face à ce genre de problématique. Les coûts de mise en place de telles stratégies sont cependant à prendre en compte. La résolution du problème à l’amont sur le réseau électrique est peut être plus efficace.
⇨Service de télécommunication
-Effet cascade de l'interruption du service
Par nature, un réseau de télécommunication est un système distribué, si une panne survient sur le réseau elle aura tendance à se propager et peut engendrer d’autres pannes et ainsi de suite. On parle d’une propagation des pannes, soit un ensemble de relations de causes à effets (causes dites « racines » et causes dites intermédiaires (Hounkonnou ; 2013)). Ainsi une unique cause peut engendrer des effets cascade complexes. Notamment si plusieurs pannes se propagent simultanément au travers d’un réseau de télécommunication de très grande ampleur. Un des points de fragilité du réseau de télécommunication, résulte dans l’interdépendance qu’il entretient avec le réseau électrique. Sans électricité, pas de numérique et on constate que de plus en plus, sans numérique, pas d'électricité avec le développement des systèmes de pilotages intelligents des réseaux. Ainsi durant un blackout les plateformes logistiques de nombreuses structures peuvent être impactées. Notamment sur le service de l’éclairage et le service de réseau ferré ou la régulation des lampadaires mais aussi des feux de signalisation, et des systèmes d’aide à l’exploitation des réseaux de transport collectifs seront coupés ce qui peut entraîner des accidents, des retards de livraisons, des pénuries, des grèves et manque à gagner pour employer et entreprises, et des dysfonctionnement important au sein des services.
-Proposition d’amélioration
La principale solution à une panne électrique dans les entreprises dépendante des réseaux de télécommunication est la mise en place de groupes électrogènes avec des réserves en hydrocarbure pour compenser la panne pendant au moins 24 heures. La solution n’est que temporaire et est dépendante de livraison rapide d’hydrocarbures (qui peuvent être eux-même impactés lors d’un black-out). Des plans de ravitaillement en hydrocarbures doivent être mis en place et doivent prendre en compte le temps d’autonomie maximal possible avec les infrastructures en place. D’autres part il est très important d’être préparée en amont en cas de coupure des télécommunication afin de mettre en place au quotidien une véritable stratégie pour faire face à cet aléas. Ce qui passe par une analyse complète de la ZAE, de son fonctionnement, des entreprises et acteurs présents, de leurs interdépendances ainsi que de la population et par la création de scénarios envisageant les effets pervers et les solutions possibles face à l’interruption du service de télécommunication. Ainsi face à une panne des télécommunication la création de cartographie répertoriant les lieux de ravitaillement locaux, les lieux concentrant des populations sensibles, les lieux qui seront les plus impactés par l’aléa couplé à des actions de solidarité, de prévention et d’information de la population se présente comme stratégie envisageable. Une mutualisation des réseaux de télécommunication peut être une solution économe dans certains cas (exemple: un nas pour deux entreprises consommerait deux fois moins et durera proportionnellement deux fois plus longtemps en cas de coupure avec un générateur alimenté en hydrocarbure avec une réserve définie)
⇨Service de réseau ferré
-Effet cascade de l'interruption du service
Après analyse de ce service, il a été détecté que ce service subirait des troubles au niveau de la logistique générale, en effet sans réseau ferroviaire les marchandises d’imports/exports seraient interrompus, du coup la zone ne serait plus approvisionnée en ressources et ne pourrait pas non plus en exporter. A moyen terme, cet arrêt engendrera une augmentation significative du transport routier, notamment des poids lourds, ce qui pressurise la route et pourra causer plus d’accidents. Il en découle également une perte économique pour les entreprises qui n’auront plus de possibilité pour les entreprises qui pratiquent l’exportation de marchandise par le train de commercer et donc de générer du profit. Ceci peut être un coup critique pour certaines entreprises. En ce qui concerne les mobilités, ce service qui dessert de nombreux employés de la zone de Carros ne pourra donc plus venir, l’absentéisme au travail augmentera ou il y’a une éventuelle possibilité de venir uniquement en voiture et donc encore plus accroître le risque de bouchon et une circulation difficile. La pollution sonore va ainsi baisser et il pourra y avoir sur le long terme une recrue d’essence des animaux sauvages sur les voies ferrées et donc provoquer des incidents de trains dès lors de sa reprise.
-Proposition d’amélioration
Dans des axes d’améliorations possibles pour contrer cet aléa et permettre au territoire d’être plus résilient, il pourrait être mis en place un plan de relance et de mutation temporaire de la logistique, ou encore la mise à disposition d’équipements de transports supplémentaires afin de contrer le manque de trains. Afin d’éviter un sur chargement des routes il pourrait être nécessaire de mettre en place une voie spéciale d’accès au poids lourds ainsi qu’une réduction de la vitesse pour éviter les accidents et diminuer le risque de bouchons. Afin de lutter contre les problèmes économiques que pourraient rencontrer les entreprises face à cet aléa, il serait judicieux d’établir un plan de fonds de solidarité afin d’éviter une faillite d’une entreprise qui dépendrait uniquement de ce service. Pour les mobilités il a été jugé nécessaire d’améliorer le système de transports en commun notamment pour les bus afin de permettre de ne pas dépendre uniquement du service ferroviaire avec plus d’arrêts et une fréquence de bus plus élevée. Avec cet aléa on peut s’attendre également à une surcharge de stockage et il serait donc judicieux de mettre en place plus d’espaces en cas de crise.
⇨Service d'électricité
-Effet cascade de l'interruption du service
Le service d'électricité est, comme nous l’avons vu sur le graphique des interactions, un service clé. Son arrêt est le plus handicapant pour la ZAE de Carros car mets hors service l’ensemble des autres services les plus importants cités précédemment. Du point de vue des entreprises, l'arrêt d'électricité engendre un arrêt total de l’ensemble des entreprises dépendantes voir une situation de gestion de crise non rentable pour les entreprises (exemple les services de froid impactés doivent agir pour sauver le plus de marchandises périssables possibles). Si l’accès à l'électricité est interrompu a une étendue supérieur à la zone de Carros, les télécom, réseaux de froid, le réseau ferré, les réseaux d’éclairage, l’accès aux hydrocarbures (stations),le réseau de gaz sont à l'arrêt. Les réseaux de chaleur, les services de santé, les réseaux d’eau potable et usées (pompes, traitement) sont fortement ralentis et peuvent, à moyen ou long terme être à l'arrêt ou en service très réduit. Le réseau routier est impacté (feux de signalisation, éclairage public). Finalement c’est l’ensemble du système qui est impacté...
-Proposition d’amélioration
La panne d’un relais électrique plus ou moins important peut ne pas impacter un quartier si un second sur un réseau secondaire peut l’alimenter en cas de problème. La solution idyllique étant de dupliquer l’ensemble du réseau pour que chaque élément défaillant puisse être remplacé par un second. Cependant une double installation a un coût élevé de mise en place, d’entretien et de gestion. Plus raisonnablement, une étude des nœuds critiques les plus exposés aux risques (systèmes complexes avec failles possibles) peut être réalisée sur plusieurs échelles (quartier - ville - région - pays). Généralement, plus l’on se penche sur une échelle réduite, moins ce genre d'évaluation est réalisé. A l’échelle du quartier si une analyse de ce type n’a pas été réalisée c’est déjà une première solution pour identifier les points clés à renforcer. Il faut bien évidemment contextualiser cette analyse avec l’ensemble des risques présents sur le secteur ( forts risque d’inondation, risques de feu). Individuellement ou collectivement, les entreprises peuvent mettre en place des solutions parallèles avec la mise en place de panneaux solaires (comme c’est déjà le cas sur certains bâtiments par ailleurs) et d’autres sources d'énergie électrique durables (panneaux solaires ou autres).

Interdépendances et effets cascades des services vulnérables à très court terme (moins de 24 heures)
Le graphe ci-dessus montre les effets cascades de manière schématique dans un futur quasiment immédiat après le blackout . Dans le cas de la coupure des 5 services principaux on retrouve donc 9 autres services touchés directement après le blackout . En effet après l’aléa la population est directement impactée par le manque de télécommunication et d’éclairage qui elle même va donc être affectée et donc affectée les commerces ainsi que les réseaux routiers en changeant de comportement . Les réseaux routiers eux vont être affectés de part la coupure du réseau ferré puisque cela sera l’unique moyen de déplacement au sein de la zone . Ceci va engendrer des effets cascades aux niveaux de la pollution de l’emploi . Une augmentation de l’utilisation de la route va forcément augmenter la pollution ainsi que les emplois c'est-à-dire une augmentation des retards , de l’absentéisme etc. Une autre relation d’interdépendance existe entre la sécurité et l’éclairage et les télécommunications , le fait de ne plus pouvoir communiquer et d’avoir des rues sombres va augmenter de manière certaine l’insécurité dans la zone. D’autres services seront impactés dans une moindre mesure notamment le tourisme.

Interdépendances et effets cascades des services vulnérables à court terme ( 1 à 4 jours)
Après l’effet immédiat et les premières interdépendances qui se créent entre les différents services vulnérables , on peut remarquer qu’au bout de 24h et dans une dimension de court terme , assez rapidement des interdépendances plus fortes naissent et on remarque des services qui vont être plus interdépendant par rapport aux autres notamment la population qui va après 24h va occuper une place centrale et donc dépendre de beaucoup de services mais que les autres services vont aussi dépendre de la population , il en va de même pour le réseau routier qui cristallise de nombreux services , étant donné la nature de la zone il est assez évident de s’imaginer que sans services routier ou avec un service routier endommagée la ZAE serait grandement impacté étant donné et à l’aide de cette matrice on peut s’en rendre compte facilement . Certains services même après quelques jours vont être impactés mais ne vont pas créer d’autres dépendance notamment le réseau de froid qui semble être le service le moins touché par le blackout et où les solutions de résiliences ne seront pas prioritaires .

Interdépendances et effets cascades des services vulnérables à moyen court terme (Plus de 4 jours)
La matrice réalisée grâce à Kumu nous permet d’avoir une vision globale des services affectés après l’aléa dans un laps de temps moyen-court terme après 8 jours, il en découle des résultats intéressants quant aux interdépendances qui ont fortement augmentés entre tous les différents services précédents . On observe un point très fortement affecté , c’est la population qui subit le plus d'interdépendance avec les autres services , ce qui montre bien que ce sont les populations qui doivent être le plus protégés car c’est eux qui font vivre le territoire et qui sont au coeur de tout et qui font fonctionner la plupart des services et inversement ce sont les services qui vont permettre à la population de “fonctionner” . Le réseau routier est également un gros service noeud qui inter-réagit avec la population , la mobilité , l’emploi , la pollution , c’est également une pièce maitrise à prendre en compte dans la stratégie de résilience territoriale.
3. Proposition de projets d’amélioration pour réduire les effets cascades et actions à mener dans le cadre d’une stratégie générale de la résilience dans la ZAE
de Carros de s’armer face aux différents risques possibles/inconnus et de rebondir par l’innovation. Ainsi il ne s’agit pas seulement de revenir à l’état antérieur à la crise, puisque ce même état n’a pas été capable d’amortir le choc. Mais au contraire de s’installer dans une dynamique évolutive vers un cap choisi, une direction commune à tout le territoire. Il ne s’agit pas de mettre en place une résilience urbaine spécifique, face au black out, mais de s’inscrire dans une stratégie de résilience territoriale générale. Pour ceci, la ZAE doit développer son adaptabilité face à des risques inconnus ce qui inclut un travail quotidien puisqu’une dynamique résiliente à long terme n’est jamais entièrement acquise. Par résilience on entend aussi la mise en place d’une auto-organisation sur le territoire qui permet de réguler les prémices de crise. Pour laisser place à cette auto-organisation il faut permettre au système de s’adapter. Pour que le système s’adapte naturellement il faut lui laisser une certaine liberté et ne pas le cadenasser par des normes trop contraignantes. Ainsi la stratégie s’articule autour de la diversité générale, c’est de la diversité que résultent diverses solutions. Par exemple, la diversité d’entreprises présentes sur territoire lui permet de faire face à plus de crise qu’un système basé sur un unique type d’entreprise. Ou bien, la mise en place d'ateliers de travail sur la résilience face aux risques avec la participation d’acteurs provenant de formations totalement différentes permettra de faire émerger divers solutions. C’est de la diversité que née l’innovation. D’autres part, il est indispensable d’avoir des chemins alternatifs à tous les niveaux : ne pas dépendre d’une unique voie pour approvisionner les entreprises par exemple, ou bien encore prévoir des groupes électrogènes dans les structures à risques pour assurer la continuité du service pendant un certain temps. Mais aussi, de connaître les interdépendances entre chaque structure, que les structures voisines soient connectées les unes aux autres afin de faire ressortir des solutions face aux faiblesses communes.
Dans le but général d'obtenir un fort potentiel de variabilité et d’adaptation en donnant de la souplesse au système pour que celui-ci puisse avancer vers un cap commun. Pour ceci la mise en place d’une planification adaptative permettrait d’adapter et de modifier le PADD ou les PPR, par exemple, afin de pouvoir ajuster l’action aux besoins présents et d’éviter les délimitations administratives trop strictes face à des contraintes multi-échelles.
Pour conclure, ici l’idée n’est pas temps de chercher l’efficacité immédiate mais le bon fonctionnement du territoire sur le long terme. De bâtir le territoire avec ses faiblesses et d’en trouver des opportunités par l’adoption d’une stratégie proactive afin d’obtenir la robustesse à long terme pour la ZAE de Carros-Le Broc et son environnement.
Remerciements pour l'élaboration de ce travail : RASSE Nina, WOTQUENNE Morgan, BORNER Maxime (Master 2 GEOPRAD, 2021).
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